Un législateur arménien va subir une nouvelle enquête

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Les autorités fiscales arméniennes ont lancé une nouvelle enquête sur les entreprises qui seraient contrôlées par un parlementaire controversé affilié au Parti républicain de l’ancien président Serge Sarkissian (HHK). La plus grande de ces sociétés, Katrin Group, jouit depuis longtemps d’un quasi-monopole sur les importations de bananes en Arménie. Elle a été fondée par Mihran Poghosian, un ancien chef d’un organisme d’État arménien chargé d’appliquer les décisions de justice. Il a été élu au parlement sur la liste du HHK l’année dernière. Peu de temps après les protestations massives qui ont balayé Serge Sarkissian du pouvoir en avril, le Comité des recettes (SRC) a lancé une enquête sur l’évasion fiscale à l’encontre du groupe Katrin et de trois autres sociétés liées à ce dernier. Ils ont rapidement admis ne pas avoir payé un total de 600 millions de drams (1,2 million de dollars) d’impôts, ce qui a conduit la SRC à clore l’affaire criminelle.

Le SRC a annoncé mardi qu’il avait rouvert l’enquête après avoir découvert des preuves d’une évasion fiscale accrue de la part des quatre entités commerciales. Tous vont désormais subir des audits nouveaux et « complexes », a déclaré le service national des impôts et des douanes dans un communiqué. Rustam Badasian, vice-président de la SRC, a refusé de spéculer sur le montant des taxes impayées supplémentaires suspectées par les enquêteurs de la SRC. « C’est à quoi serviront les nouveaux audits », a-t-il déclaré au service arménien de RFE / RL (Azatutyun.am).

Mihran Poghosian pourrait être convoqué à la SRC pour être interrogé, a ajouté Badasian. Mihran Poghosian n’a pas répondu aux appels téléphoniques et n’a pas pu être joint pour commenter. Depuis des années, les médias indépendants l’accusent d’avoir des intérêts commerciaux considérables grâce à sa position et à ses relations avec le gouvernement. Il a nié cela.

Mirhan Poghosian, 42 ans, a démissionné de son poste de chef du Service d’État pour l’exécution obligatoire des actes judiciaires en avril 2016 peu de temps après qu’il est apparu qu’il contrôle trois sociétés fantômes enregistrées au Panama. Le Service Spécial d’Investigation (SIS) a lancé à l’époque une enquête criminelle sur la révélation faite par la publication Hetq.am. Cette dernière a cité des documents divulgués connus sous le nom de Panama Papers. Le SIS a déclaré en janvier 2017 qu’il ne lancerait pas de poursuites pénales contre Mirhan Poghosian parce qu’il n’a trouvé aucune preuve de son implication dans une «activité entrepreneuriale illégale». Peu de temps après, le HHK au pouvoir l’a nommé candidat aux élections législatives d’avril 2017. L’actuel chef de la SRC, Davit Ananian, a promis une répression sévère contre les entreprises et les particuliers qui sous-estiment leurs revenus lorsqu’il a été nommé pour diriger l’agence gouvernementale à la fin du mois de mai. La SRC prétend avoir récupéré plus de 20 milliards de drams (42 millions de dollars) d’impôts impayés de 73 entreprises depuis lors.

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