Un député progouvernemental également contraint de démissionner

Un membre pro-gouvernemental du Parlement arménien s’est joint mardi 19 novembre à six hauts fonctionnaires de l’État pour démissionner à la suite des vives critiques formulées par le Premier ministre Nikol Pachinian à l’encontre de leur travail.
Ces démissions de facto ont été largement interprétées comme faisant partie des efforts de M. Pachinian pour relancer sa popularité en baisse avant les élections générales prévues en juin 2026 ou avant. Parmi les fonctionnaires évincés figurait Argishti Kyaramian, le chef du comité d’enquête.
Le mois dernier, A. Kyaramian s’est retrouvé sous le feu des critiques des députés du parti de N. Pachinian, le Contrat civil, après s’être heurté à l’un d’entre eux lors d’une audition parlementaire à Erevan. L’homme de 34 ans s’est emporté après que le législateur, Hovik Aghazarian, a accusé la commission d’enquête d’essayer d’intimider les citoyens par des arrestations injustifiées ou des menaces.
Les deux hommes se sont insultés et ont failli en venir aux mains dans l’hémicycle. Le comportement de A . Kyaramian a été dénoncé par deux autres députés du contrat civil lors de l’audition. L’un d’entre eux, Narek Zeynalian, a démissionné de l’Assemblée nationale mardi. Dans une déclaration écrite, il n’a pas donné de raison à sa décision.
De nombreux médias ont rapporté que N. Pachinian avait donné dimanche soir des ordres de démission non seulement aux six fonctionnaires, mais aussi à M. Aghazarian et à M. Zeynalian. Certains d’entre eux ont affirmé que le Premier ministre était irrité par leurs critiques à l’égard de A. Kyaramian, qui était considéré, du moins jusqu’à présent, comme l’un de ses lieutenants de confiance. M. Zeynalian a refusé de commenter ces informations lorsqu’il a été approché par des journalistes quelques heures avant d’annoncer sa démission sur Facebook.
Pour sa part, M. Aghazarian a insisté lundi sur le fait qu’il n’avait pas l’intention de quitter le Parlement. Il a déclaré mardi qu’il attendrait la fin de l’enquête en cours de la direction du contrat civil sur son comportement lors de l’affrontement avec A. Kyaramian.
Entre-temps, il est apparu que le Comité anti-corruption arménien (ACC) a interrogé M. Aghazarian plus tard dans la journée de lundi dans le cadre d’une enquête criminelle sur des hommes d’affaires arméniens exportant du bétail vers les Émirats arabes unis. Les médias ont rapporté que le législateur a été interrogé en même temps que les hommes d’affaires et que ces derniers ont affirmé qu’il avait demandé un pot-de-vin en échange de son aide pour faciliter les exportations.
M. Aghazarian n’a ni confirmé ni infirmé ces informations. Il a seulement déclaré qu’il était actuellement témoin dans l’affaire. Il a réfuté les suggestions selon lesquelles l’affaire était utilisée pour le forcer à quitter le parlement.