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N. Pachinian reçoit son homologue géorgien à Erevan
Deux jours après avoir effectué une visite officielle à Moscou, où il a rencontré le président russe V. Poutine, pour la 3e fois depuis son accession au pouvoir, a-t-il signalé, pour souligner la bonne entente entre l’Arménie et la Russie, le premier ministre arménien Nikol Pachinian recevait, le lundi 10 septembre à Erevan, son homologue géorgien Mamuka Bakhtadze. Un agenda censé rassurer la Géorgie, qui entretient des relations pour le moins délicate pour sa part avec la Russie. Le premier ministre arménien a ainsi laissé entendre à son homologue géorgien en visite officielle à Erevan, que les relations déjà étroites entre l’Arménie et la Russie, qu’il se fait fort de développer davantage encore, ne contrarient en rien la poursuite des relations amicales entre Erevan et Tbilissi. on Monday. A l’issue de discussions qui ont duré plus longtemps que prévu avec M. Bakhtadze, N. Pashinian a évoqué les “enjeux ambitieux” au coeur des relations entre les deux pays, qui nécessitaient donc un long entretien. “Aujourd’hui, nous avons eu une conversation très importante. Durant ces discussions, nous avons évoqué des projets plutôt ambitieux en vue du développement de nos relations. Il est un fait acquis que les relations entre l’Arménie et la Géorgie sont brillantes (un qualificatif qu’il avait également utilisé pour designer les relations arméno-russes à l’issue de sa rencontre avec Poutine !), elles sont très bonnes, et il nous faut désormais élever le volet économique de nos relations à l’aune des liens étroits, affectifs, qui unissent nos deux peuples”, a déclaré N. Pachinian lors d’une conférence de presse conjointe aux côtés de son homologue géorgien. Le chef du gouvernement arménien a ajouté que le premier ministre géorgie de son côté, avait présenté “un programme très ambitieux”, auquel il apportait son « total soutien ». “Un objectif concret a été formulé: élever le volume de nos échanges commerciaux à 1 milliard de dollars dans les prochaines années. C’est un objectif pour le moins concret, pour lequel nous pouvons établir une feuille de route précise et envisager des mesures communes en vue de le mettre en oeuvre”, a poursuivi N. Pachinian. Pour sa part, le premier ministre géorgien, en poste depuis juin dernier, a exprimé l’espoir que les relations entre Tbilissi et Erevan pourront se développer dans différent domaines. “La rencontre d’aujourd’hui nous a permis de discuter des grands axes de coopération et de souligner notre aspiration à intensifier nos relations politiques. Nous avons évoqué des questions relatives au transport, à l’énergie, au tourisme, à la culture, à l’éducation et à l’innovation, et nous avons établi qu’il y a du potentiel non encore exploité dans bien des domaines », a notamment déclaré M. Bakhtadze, dont les propos ont été cités sur le site web officiel du premier ministre arménien. Le premier ministre géorgien a aussi indiqué qu’il avait discuté avec N. Pachinian du processus d’intégration à l’Otan de la Géorgie et des « progrès significatifs accomplis par la Géorgie en ce sens”, un sujet qui fâche pour Moscou, qui a à plus d’une reprise mis en garde contre l’entrée éventuelle dans l’Otan dans la Géorgie, sur laquelle la Russie dispose d’ailleurs de moyens de pression considérables, depuis qu’elle a installé ses bases militaires dans les régions sépatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, à la faveur de la guerre éclair d’août 2008 entre les armées russe et géorgienne. Evitant d’évoquer ouvertement d’autres sujets qui fâchent, comme l’adhésion de l’Arménie dans l’Union économique eurasienne ou l’Organisation du traité de sécurité collective, toutes deux dirigées par la Russie, le premier ministre géorgien a « salué, dans le même temps, le développement des relations entre l’Arménie et l’Union européenne”, dans une allusion au CEPA, l’accord de coopération conclu en novembre 2017 entre Erevan et Bruxelles en lieu et place de l’accord d’association et de libre échange, auquel l’Arménie avait dû renoncer en septembre 2013 en ralliant l’Union eurasienne et que la Géorgie a pour sa part conclu, comme d’ailleurs la Moldavie et l’Ukraine, en 2014. Les dirigeants arménien et géorgien, qui ont préféré ne pas évoquer ouvertement un autre dossier sensible, celui des Arméniens du Djavakhk, une région au sud de la Géorgie limitrophe de l’Arménie, ont par ailleurs souligné l’importance de rencontres régulières au plus haut niveau, tout en appelant à multiplier les discussions entre les responsables concernés des deux pays dans les différents domaines de coopération.