Libération de deux leaders des Sasna Tzrer

Deux des principaux dirigeants du groupe d’opposition armé qui a pris d’assaut une base de la police arménienne en 2016 ont été libéré vendredi en attendant l’issue de leur procès en cours.

Un tribunal d’Erevan a accepté de libérer Varoujan Avetisian ainsi qu’un autre militant emprisonné, Arayik Khandoyan, au moins jusqu’à ce qu’un verdict soit rendu dans cette affaire très médiatisée. La décision a été demandée par trois députés du parlement arménien qui ont garanti par écrit qu’Avetisian et Khandoyan n’entraveront pas la justice s’ils sont libérés. Les procureurs de première instance ne s’y sont pas opposés.

Les deux hommes sont jugés avec plus de deux dizaines d’autres membres et partisans d’un mouvement d’opposition radicale, le Parlement fondateur, qui a investi une caserne de la police dans le quartier d’Erebuni à Erevan en juillet 2016.

Les hommes armés dirigés par Avetisian avaient exigé la libération de Jiraïr Sefilian, et la démission de Serge Sarkissian. Ils avaient déposé les armes après un bras de fer de deux semaines avec les forces de l’ordre qui a causé la mort de trois policiers.

Peu après être devenu Premier ministre le 8 mai, Nikol Pashinian a publiquement désigné Sefilian, mais pas les autres hommes armés emprisonnés, comme faisant selon lui partie les individus emprisonnés pour des raisons politiques. Pashinian a estimé que l’attaque d’Erebuni était « un peu différent » en raison des trois victimes. Il a indiqué que cette situation devrait être résolue à la suite de « discussions publiques » qui devront impliquer les proches des policiers assassinés.

Avetisian avait condamné les propos de Pashinian qualifiés de « bouffonnerie » et « faux humanisme » en mai dernier. Il a de nouveau défendu avec force l’attaque de 2016, affirmant que les pertes sont inévitables pendant de telles « rébellions ».

« Si les prisonniers politiques restent en prison, cela aura de graves conséquences pour notre pays et la révolution », ont averti Avetisian et Sefilian dans une lettre envoyée à Pashinian.

Le 5 juin, Avetisian et d’autres membres des Sasna Tsrer ont publié une déclaration exprimant leur soutien au gouvernement de Pashinian dans laquelle ils disent renoncer aux méthodes violentes de lutte politique. Les tribunaux arméniens ont commencé les libérations dès le lendemain.

Immédiatement après sa libération, Avetisian, Khandoyan et un groupe de leurs partisans se sont dirigés vers la place de la République d’Erevan où Pashinian a organisé un rassemblement dédié aux 100 jours de mandat. M. Avetisian a réaffirmé son intention et celle de M. Sefilian de créer un parti politique qui participera aux élections législatives anticipées prévues par M. Pashinian.

Seuls trois membres des Sasna Tsrer sont toujours en état d’arrestation. Deux d’entre eux sont accusés d’avoir tué les trois policiers : Le colonel Artur Vanoyan et les adjudants Gagik Mkrtchian et Yuri Tepanosian.

Pashinian a vu des membres de la famille des officiers tués à la fin juin. Certains d’entre eux ont dénoncé la libération des membres de Sasna Tsrer avant cette rencontre.

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