Le Harcèlement turc contre Ragip Zarakolu

Aujourd’hui 28 septembre 2018, devrait s’ouvrir à Istanbul, devant la 3ème Cour, une procédure pénale contre Ragip Zarakolu, journaliste, auteur, éditeur, militant des droits de l’homme, ami et défenseur de la cause arménienne, détenteur de plusieurs prix d’organismes internationaux pour son engagement en faveur des droits de l’homme

Poursuivi sous divers prétextes et déjà arrêté à plusieurs reprises, dont en octobre 2011 sous l’affabulation de soutenir une « organisation terroriste » pour avoir tenu un discours soit-disant subversif lors de la cérémonie d’ouverture de l’Académie de la conférence du Parti de la Paix et la Démocratie (BDP), Ragip Zarakolu a été libéré d’une prison de haute sécurité en avril 2012 à la suite de campagnes de solidarité et de protestations nationales et internationales. Six ans plus tard rien n’a changé.

Suite à une prétendue réforme en 2014, la 14ème Cour criminelle spéciale a été dissoute, tandis que les juges et les procureurs du Tribunal, ainsi que des policiers ont été arrêtés pour avoir soutenu la tentative de coup d’État en 2016.

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Paris décembre 2012 : Hamit Bozarslan, Vincent Duclert, Ragip Zarakolu, Erol Özkoray

A ce stade le dossier devait être abandonné après la fermeture des tribunaux extraordinaires turcs. Mais celui-ci avait été placé en attente et plus tard envoyé à un tribunal dit ordinaire; la 3ème Cour pénale. C’est cette dernière qui a délivré un mandat au ministère turc de la Justice pour qu’une action d’Interpol soit diligentée contre Ragip Zarakolu, visant à son arrestation et sa comparution devant le tribunal le 31 juillet.

Il s’agit là d’un procès politique et non de justice.

Ragip Zarakolu, soutenu Par le PEN club international * et plusieurs personnalités, dont le professeur Israël Charny, confie dans un courrier, que sa « lutte en cours pour les droits de l’homme, les droits des minorités, la liberté d’expression, la paix et la déclarations de mes pensées et de mes écrits ne font que déranger. Peu importe le temps que cela prend, je poursuivrais ma route.»

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Il y a quelques jours Ragip Zarakolu avec ses soutiens du PEN club international

Dogan Akhanli, auteur germano-turc et militant des droits de l’homme, explique que de tels mandats d’Interpol conduisent au moins à des restrictions temporaires de résidence et à des examens d’extradition.

* Le PEN club international est une association d’écrivains internationale, fondée en 1921 par Catherine Amy Dawson Scott avec l’appui de John Galsworthy. Elle a pour but de « rassembler des écrivains de tous pays attachés aux valeurs de paix, de tolérance et de liberté sans lesquelles la création devient impossible »

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