Le Conseil de Paris dénonce la répression continue des maires kurdes

Lors d’un débat animé, le Conseil de Paris a adopté une résolution condamnant fermement la répression des maires kurdes en Turquie et exprimant sa solidarité avec leurs luttes démocratiques.
Le Conseil de Paris a pris une décision majeure face à la répression persistante des maires kurdes en Turquie, menée par le gouvernement de l’AKP-MHP. Depuis 2009, plus de 100 maires kurdes, élus démocratiquement, ont été démis de leurs fonctions et remplacés par des administrateurs nommés par l’État, sur la base d’accusations souvent infondées.
Une atteinte à la démocratie locale
Lors du débat municipal, les conseillers ont dénoncé ces actions comme une violation flagrante des principes démocratiques et une tentative d’effacer la représentation politique kurde. Les villes concernées, telles que Hakkari, Batman, Mardin ou encore Halfeti, sont les témoins d’une stratégie visant à marginaliser les droits politiques kurdes et à saper leur gouvernance locale.
Geneviève Garrigos, conseillère municipale, a appelé à une solidarité internationale avec la communauté kurde, soulignant l’urgence de respecter les processus démocratiques et de protéger les élus locaux. Elle a déclaré : « Ces pratiques s’inscrivent dans une stratégie plus large de répression des droits des Kurdes et de leur participation à la gouvernance locale. »
Des voix fortes contre l’injustice
Arnaud Ngatcha, adjoint à la maire de Paris, a condamné ces atteintes aux droits fondamentaux : « Les actions du gouvernement turc violent les droits démocratiques les plus essentiels. Il est urgent de libérer les maires kurdes emprisonnés, de mettre fin à la répression violente des manifestations pacifiques et de rétablir la démocratie. »
Ngatcha a également rappelé l’importance pour la Turquie de respecter ses engagements internationaux, notamment la Convention européenne des droits de l’homme, et de cesser de recourir à des accusations arbitraires de « terrorisme » pour cibler ses opposants politiques.
Raphaëlle Primet, du groupe communiste, a ajouté : « La répression menée par Erdoğan contre les maires kurdes s’inscrit dans une stratégie globale visant à affaiblir le pouvoir politique kurde. Le remplacement d’élus par des administrateurs d’État est une atteinte inacceptable à la démocratie locale, et le silence de l’Union européenne face à cette impunité est tout aussi condamnable. »
Geoffroy Boulard a, de son côté, rappelé le rôle essentiel des Kurdes dans la lutte contre l’État islamique : « Les Kurdes ont été des alliés clés dans le combat contre l’EI, et la répression qu’ils subissent aujourd’hui est intolérable. »
Une résolution en faveur des droits kurdes
Au terme des débats, le Conseil de Paris a adopté une résolution demandant :
•La libération immédiate des maires kurdes détenus sous de fausses accusations.
•La fin de la procédure de mise sous tutelle et le rétablissement des maires élus.
•L’arrêt immédiat de la répression violente des manifestations kurdes.
•Le respect du processus démocratique et du droit à la liberté de rassemblement pacifique.
La résolution a également exprimé la solidarité de la Ville de Paris avec le peuple kurde, réaffirmant l’importance de la démocratie locale et des droits humains en Turquie.

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