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A propos des arrestations de Kotcharian et Khatchadourov
L’ancien président Robert Kotcharian a été arrêté vendredi soir, après avoir été inculpé dans le cadre des événements meurtriers lors des manifestations organisées par l’opposition à la suite de l’élection présidentielle contestée en 2008.
Un tribunal de district d’Erevan a autorisé le Service spécial d’enquête (SIS) à procéder à l’arrestation de Robert Kotcharian, en attendant l’enquête sur la répression qui a fait dix morts.
La décision du tribunal a été communiquée à la presse par ses avocats vendredi peu après minuit. L’un d’entre eux, Ruben Sahakian, a déclaré qu’ils allaient faire appel. Avec le deuxième avocat, Aram Orbelian, ils ont refusé de commenter davantage cet décision.
M. Kotcharian a été placé en détention provisoire après une longue audience devant le tribunal. Selon Sahakian, l’ex-président n’a fait aucune déclaration dans la salle d’audience et a réagi à la décision du tribunal « très calmement ».
Le SIS a accusé Kotcharian d’avoir « renversé l’ordre constitutionnel » à la suite des élections de février 2008, qui ont entraîné la victoire de Serge Sarkissian. Levon Ter-Petrosian, principal candidat à l’élection présidentielle, avait rejeté ces résultats comme étant frauduleux et a organisé des manifestations en continu dans la capitale arménienne, exigeant un nouveau scrutin.
Les forces de sécurité avaient dispersé ces manifestations les 1er et 2 mars 2008. En conséquence de quoi, huit manifestants et deux policiers sont morts.
Kotcharian a rejeté avec colère les accusations qu’il considère politiquement motivées et pleinement « fabriquées », lors d’une interview à la télévision jeudi. Il a défendu la légalité de sa décision de déclarer l’état d’urgence et d’ordonner aux unités de l’armée de se rendre dans le centre d’Erevan le 1er mars 2008.
La décision du SIS de poursuivre Kotcharian a été condamnée par le parti républicain de Sarkissian mais accueillie favorablement par les proches de Ter-Petrossian. Les familles de certains des manifestants tués dans les troubles ont également accueilli favorablement cette situation.
Le SIS a porté les mêmes accusations contre Yuri Khachaturov, général de l’armée à la retraite, qui était le vice-ministre de la Défense de l’Arménie au cours de ces événements post-électoraux dramatiques. Mais contrairement à Kotcharian, Khachaturov a été libéré sous caution par le tribunal de district. Son avocat a déclaré aux journalistes après minuit que l’ex-général, secrétaire général de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), a payé 5 millions de drams (10 400 $) pour éviter la détention provisoire pour le moment.
Peu de temps après son arrivée au pouvoir en mai, le Premier ministre Nikol Pachinian a nommé un nouveau responsable du SIS et a demandé aux forces de l’ordre de poursuivre son enquête sur la pire violence de rue de toute l’histoire de l’Arménie.
Pachinian a joué un rôle clé dans le mouvement d’opposition de Ter-Petrosian en 2007-2008. En particulier, il était le principal orateur lors d’un rassemblement organisé au centre-ville d’Erevan, le 1er mars 2008, alors que les forces de sécurité s’affrontaient avec des manifestants à plusieurs centaines de mètres. Il a par la suite passé environ deux ans en prison pour avoir organisé des «troubles de masse», une accusation qu’il a niée et qualifiée de politiquement motivée.
Kotcharian a défendu à plusieurs reprises la répression post-électorale, affirmant qu’elle a empêché une prise de pouvoir violente par l’opposition menée par Ter-Petrossian. Plus tôt cette année, il a accusé Pachinian d’être à l’origine du bain de sang.