A Erevan, un sommet attendu par toute la population

Erevan, 10 oct 2018 (AFP) – Après trente années comme taxi, Armen Darbinian a vécu nombre d’évènements internationaux. Mais pour le sommet de la Francophonie qui débute jeudi à Erevan, il s’est préparé comme jamais : il s’est procuré un dictionnaire et, entre deux courses, apprend le français.
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« Ils disent qu’il y aura beaucoup de touristes et d’invités. Alors j’apprends les mots les plus utiles, des mots simples comme: comment ça va? Ou : où allez-vous? », raconte ce chauffeur de taxi de 62 ans.
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« J’aimerais en connaître plus pour leur dire que nous sommes contents de les accueillir, parler de notre histoire, d’Erevan… Mais c’est une langue très difficile », poursuit-il avec un ton désolé.
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Son enthousiasme témoigne de l’importance que revêt pour l’Arménie le 17e sommet de la Francophonie, dont le coup d’envoi sera donné jeudi en présence d’une cinquantaine de dirigeants internationaux, dont le président français Emmanuel Macron, et les Premiers ministres canadien et belge, Justin Trudeau et Charles Michel.
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À Erevan, qui résonne depuis la semaine dernière des chansons de Charles Aznavour, décédé à 94 ans et qui était souvent qualifié de « fils du peuple » arménien, tout le monde, des serveurs des cafés aux vendeurs des magasins, semble s’être mis au français.
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Vahram Martirossian, propriétaire d’un café dans le centre-ville de la capitale arménienne, assure ainsi que son établissement diffusera de nombreuses chansons en français pendant les deux jours du sommet.
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« En entendant de la musique française, ils se sentiront comme chez eux », veut-il croire, ajoutant avoir demandé à ses employés d’apprendre les bases de la langue de Molière. « Des étudiants leur ont donné des devoirs: ils doivent apprendre un minimum de mots ou de phrases. Celui qui se souviendra du plus de mots aura une récompense », précise-t-il.

200 000 locuteurs

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Même la police a été mise à contribution: un manuel de conversation a été publié pour les forces de l’ordre qui seront en service dans les rues d’Erevan.
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« Ce sont des phrases simples qui seront utiles aux policiers si des touristes viennent leur parler en français. Nous pourrons montrer les rues, les hôtels que cherchent les invités ou leur souhaiter un bon séjour », détaille à l’AFP le capitaine Iouri Ohanian, 32 ans.
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« En entendant des mots en français, nos invités se sentiront à l’aise et en sécurité. En plus de ce petit manuel, des cours de français de trois mois ont été organisés pour des groupes de policiers », ajoute-t-il.
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Iouri Ohanian et sa collègue Anahit Petrossian, fière de montrer qu’elle maitrise les rudiments de la langue de Molière appris lors de cette formation, seront détachés le temps du sommet à un service téléphonique chargé de répondre en français, en anglais ou en russe, à toute question ou requête d’un visiteur.
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Selon l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), l’Arménie compte 200 000 locuteurs du français, sur une population de trois millions d’habitants. Mais le pays compte aussi une diaspora estimée en France à environ 600 000 membres, selon le Comité de défense de la cause arménienne (CDCA) et le Bureau français de la cause arménienne (BFCA).
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Le secrétaire général de la diplomatie arménienne, Vahagn Melikian, annonce 3 500 invités de plus de 40 pays attendus à Erevan pour le sommet, dont 26 chefs de gouvernements et neuf Premiers ministres.
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« C’est un évènement sans précédent pour l’Arménie et même dans l’histoire des sommets de la Francophonie, en terme de nombre de chefs de gouvernement », s’est-il félicité lors d’une conférence de presse.
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L’enjeu principal de ce sommet est la nomination du nouveau secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), un poste pour lequel sont en concurrence deux femmes: la Rwandaise Louise Mushikiwabo, soutenue par l’Union africaine et la France, face à la sortante canadienne, Michaëlle Jean, qui a vu ses minces chances s’envoler mardi en perdant le soutien de son pays.

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