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Nouvelle visite de Nikol Pachinian en Artsakh
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian s’est rendu le 26 août au Haut-Karabagh, dont il a rencontré les dirigeants, pour la troisième fois depuis son accession au pouvoir à Erevan le 8 mai. N.Pachinian était accompagné du ministre de la défense d’Arménie, Davit Tonoyan, ainsi que du chef d’état-major des forces armées d’Arménie, le général Artak Davtian, durant cette visite de deux jours. La délégation d’Arménie a rencontré à deux reprises dans la journée du dimanche 26 août le président de la République du Karabagh, ou Artsakh, Bako Sahakian, qui était pour sa part assisté, durant les discussions, du général Lévon Mnatsakanian, le commandant en chef de l’armée arménienne du Karabagh. Une visite assez peu médiatisée, le service de presse de N.Pachinian n’ayant publié aucun communiqué la concernant. Le service de presse de la présidence de l’Artsakh pour sa part, a indiqué que la première rencontre entre N. Pachinian et B. Sahakian avait porté surtout sur “différentes questions relatives à la coopération entre les deux Républiques arméniennes”.
La seconde rencontre portait plus particulièrement sur des questions d’ordre sécuritaire, et s’est d’ailleurs tenue au quartier général de l’armée du Karabagh à Stepanakert. A l’issue de cette rencontre, le service de presse de B.Sahakian publiait un bref communiqué indiquant en termes plutôt vagues, que les deux parties avaient évoqué des questions militaires et, plus particulièrement, les moyens de renforcer l’armée. Durant cet entretien, le général Mnatsakanian aurait informé N.Pachinian des derniers développements sur la « ligne de contact » séparant les forces arméniennes et l’armée de l’Azerbaïjan le long du Karabagh et des territoires sous contrôle arménien.
Les autorités de Stepanakert avaient attiré l’attention en mai et en juin de mouvements de troupes massifs du côté azerbaïdjanais de cette « ligne de contact », qui faisaient craindre que les autorités azéries soient tentées de mettre à profit les troubles politiques en Arménie pour lancer des opérations militaires de grande envergure contre les positions arméniennes. Pourtant, si les violations du cessez-le-feu en vigueur depuis mai 1994 se poursuivent à un rythme quasi quotidien, on n’a fort heureusement pas déploré depuis une offensive sur une plus grande échelle, telle que celle qui avait failli faire basculer la région dans une guerre totale, début avril 2016.
Le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Elmar Mammadyarov et son homologue récemment nommé Zohrab Mnatsakanian, avaient eu leur première rencontre en tête à tête à Bruxelles le 11 juillet dernier, en marge du sommet de l’Otan. Les médiateurs américain, russe et français coprésidant le Groupe de Minsk de l’OSCE en charge du processus de paix au Karabagh, qui étaient présents lors de cette première rencontre, déploient leurs efforts pour qu’ils se rencontrent une nouvelle fois en septembre, dans la perspective, plus incertaine d’une rencontre au sommet entre les leaders d’Azerbaïdjan et d’Arménie.
Dès son accession au pouvoir à Erevan, N. Pachinian avait exprimé la volonté de rencontrer I. Aliev, qui a été réélu sans surprise à la présidence de l’Azerbaïdjan le 11 avril, afin de relancer le processus de négociations au Karabagh. Il avait dans le même temps souligné la nécessité de voir le Karabagh retourner à la table des négociations comme partie de plein droit, une proposition qui a bien sûr suscité les plus vives critiques de Bakou.