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COP29/G20: il faut « maintenir la pression » pour une sortie des fossiles, estime la France
La sortie des énergies fossiles « reste toujours d’actualité » et il faut « maintenir la pression » pour que cet objectif soit réaffirmé au niveau international, a estimé mardi la ministre française de la Transition écologique et de l’Energie dans un entretien aux Echos.
Cette question d’une réduction progressive du recours au pétrole, charbon et au gaz pour tenter d’enrayer le réchauffement climatique faisait partie de l’accord obtenu l’an dernier à la COP28 de Dubaï. Mais depuis, elle semble progressivement reléguée au second plan voire remise en cause par certains.
Le communiqué final du G20 de Rio est resté silencieux sur le sujet. Et à la COP29 de Bakou, les négociations patinent sur le financement de l’aide climatique, laissant un peu de coté cette sortie des énergies fossiles, principales responsables des gaz à effet de serre réchauffant la planète.
Mais pour Agnès Pannier-Runacher, les deux questions sont liées.
« Le sujet du financement Nord-Sud n’a vocation à exister que parce qu’il faut financer cette sortie » des énergies fossiles, a souligné la ministre, qui ne se rendra pas à Bakou en raison des tensions diplomatiques entre la France et l’Azerbaïdjan mais assure « négocier à distance pour atteindre le meilleur niveau d’ambition ».
« La sortie des énergies fossiles reste d’actualité », a souligné Mme Pannier-Runacher.
Concernant les négociations qui se déroulent jusqu’à vendredi dans la capitale azerbaïdjanaise, la ministre dit « vouloir que la COP29 soit un succès », mais reconnaît qu’au vu de la faible avancée des travaux, elle apparaît « moins bien préparée que les éditions précédentes ».
« Le trajet vers la COP30 de Belem » au Brésil « l’an prochain n’est pas évident », souligne Mme Pannier-Runacher, reprenant l’idée que faute d’un accord ambitieux à Bakou, la prochaine COP au Brésil, jugée cruciale pour espérer tenir l’objectif le plus élevé de l’accord de Paris d’un réchauffement planétaire limité à 1,5°C, deviendra plus compliquée.
Interrogée sur ce que serait un bon accord à la COP29, la ministre estime qu’il faut arrêter de se focaliser uniquement sur un simple montant de l’aide climatique Nord-Sud.
« Le sujet principal, c’est de passer d’un cap où on demande aux pays développés de mettre de l’argent sur la table, à un système où on va chercher des milliers de milliards en réformant la finance mondiale, en s’appuyant sur des ressources fiscales mondiales », estime-t-elle, rappelant que la France a lancé un chantier sur les nouvelles sources de financement via de nouvelles
taxations internationales.
« Un bon accord serait d’acter le lancement d’un chantier sur ces sujets avec des livrables précis pour la prochaine COP », juge Mme Pannier-Runacher.
Si « l’Union européenne doit assumer son leadership climatique », la Chine a « une carte à jouer » avec la mise en retrait des Etats-Unis attendue à la suite du retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Pour elle, il existe un « risque d’isolement économique et d’affaiblissement politique des Etats-Unis à sortir de l’accord de Paris », rappelant les enjeux financiers liées à la transition y compris pour les entreprises américaines d’énergies fossiles comme ExxonMobil, qui a exprimé son opposition au retrait américain.
AFP