L’Azerbaïdjan s’approprie le tombeau de Noé, un lieu saint séculaire des Arméniens au Nakhitchevan indique la Fondation arménienne « Geghard »

Le nom de Nakhitchevan est associé au déluge mondial mentionné dans la Bible, et la ville de Nakhitchevan est considérée comme l’une des plus anciennes cités d’Arménie fondée par le patriarche Noé.
Selon la tradition biblique, Noé, ayant été sauvé du déluge par la volonté de Dieu, descendit du sommet du mont Ararat jusqu’à la plaine voisine et s’installa dans un lieu qui fut plus tard appelé Nakhitchevan (« demeure primordiale » en arménien ). Il existe de nombreuses histoires selon lesquelles le patriarche Noé aurait été enterré au Nakhitchevan. L’historien arménien du XIIIe siècle Vardan Areveltsi écrit : « A Nakhchua se trouve l’arche du grand patriarche Noé et Nemzarai à Marand. »

On pense que la tombe de Noé était située au sud de la ville de Nakhitchevan, dans l’ancien cimetière arménien. La chapelle-tombeau avait deux étages. Inspecteur de l’école municipale du Nakhitchevan, pédagogue K. A. Nikitine a affirmé que la tombe de Noé était située du côté sud de la ville, près des vestiges de l’ancienne forteresse.

Elle fut restaurée sous sa forme actuelle par les Perses. Il y avait ici autrefois une église, qui a ensuite été détruite, mais la chapelle est un vestige de l’ancienne église.
L’intérieur de la chapelle ressemble à une grotte avec un pilier voûté au milieu. Selon la légende arménienne, les reliques du patriarche Noé se trouvent ici. Le célèbre écrivain et voyageur russe Evgueni Markov note que c’est l’endroit où, selon les Arméniens et selon certaines croyances, l’arche est localisée puis le patriarche Noé est mort, et le mot « Nakhitchevan » signifie littéralement « la première colonie » de Noé. L’historien et ethnographe Ivan Chopin mentionne également la tombe.

Dans le « Calendrier du Caucase » publié en 1852, il est mentionné que de nombreux monuments arméniens furent détruits par les musulmans. Le tombeau de Noé est resté debout et est considéré comme une structure chrétienne arménienne.
Dans les années 1930, les autorités azerbaïdjanaises du Nakhitchevan -territoire arménien de l’Arménie, cédé à l’Azerbaïdjan soviétique par Staline- détruisirent la chapelle. Cependant, en 2006, les Azerbaïdjanais se sont « souvenus » de ce monument en le restaurant dans un style propre aux monuments musulmans.

Il convient de noter que le tombeau de Noé n’a pas été détruit comme les autres tombeaux arméniens du Nakhitchevan uniquement parce que les musulmans considéraient le patriarche Noé comme un grand prophète. Il faut ajouter qu’actuellement la machine de propagande azerbaïdjanaise tente de prouver que le tombeau est un monument culturel musulman, niant les faits évidents et les témoignages selon lesquels il s’agissait d’un lieu saint arménien, d’un lieu de pèlerinage et qui est resté debout pendant des siècles grâce aux Arméniens eux-mêmes, propriétaires des lieux.

Krikor Amirzayan

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