Le maire proche du gouvernement d’une commune proche de Erevan démissionne après son implication dans une rixe sanglante

Le maire pro-gouvernemental d’une grande commune rurale à l’ouest de Erevan a démissionné lundi 18 novembre deux jours après la révélation de son implication dans une violente dispute qui a coûté la vie à l’un des protagonistes. Des coups de feu avaient été échangés entre deux groupes d’hommes qui s’étaient pris de querelle dans une station de lavage de voitures à Erevan pour des motifs encore inconnus. Le Comité d’enquête d’Arménie a indiqué que l’un des protagonistes de la rixe, un homme âgé de 42 ans, aurait été mortellement atteint par une balle, tirée accidentellement par son frère. L’instance judiciaire n’a pas donné l’identité des deux autres hommes impliqués dans la dispute au cours de laquelle ils auraient été aussi blessés. Selon des informations non confirmées parues dans la presse, l’un des deux hommes serait Lyudvig Gyulnazarian, qui dirigeait la communauté rurale regroupant neuf villages depuis moins de six mois. Le plus important de ces villages, Parakar, est situé à quelques kilomètres seulement à l’ouest de la capitale arménienne. Gyulnazarian, qui est un membre du parti au pouvoir Contrat civil, ne s’est pas prononcé publiquement sur l’incident ni sur sa décision dans la foulée de démissionner. Il n’était pas joignable dans la journée de lundi et évitait manifestement les journalistes. La station de lavage de voiture qui a été le théâtre de ce drame appartiendrait à l’un de ses amis. Vahagn Aleksanian, un député du parti du premier ministre Nikol Pachinian, a mis l’accent sur le fait que la présence de Gyulnazarian sur la scène de cette sanglante querelle était “suspecte” en soi et devrait avoir des “conséquences politiques” quelles que soient les conclusions de l’enquête lancée par le Comité d’enquête. “Un représentant de l’Etat ou local ne devraient pouvoir se permettre d’agir ainsi ”, a indiqué Aleksanian, répondant au Service arménien de RFE/RL. Les échanges de tirs s’étaient produits au lendemain de la diatribe de Pachinian concernant la hausse significative des violences avec armes à feu en Arménie sous son mandat. Il avait ordonné aux instances détentrices de l’autorité d’en faire davantage pour régler ce qu’il a qualifié de “très grand problème”. Selon les chiffres officiels, un total de 68 vols à main armée, de tirs et autres délits impliquant des armes à feu aurait été recensé dans le pays au cours des huit premiers mois de l’année, soit une augmentation de quelque 55 % d’une année sur l’autre. Les responsables de l’opposition et autres détracteurs du pouvoir en place ont accusé le gouvernement de Pachinian d’un laxisme et d’une incurie responsable de la hausse de ces incidents avec armes à feu et de la criminalité en général. Le Contrat civil avait placé Gyulnazarian au poste de maire de Parakar et des villages voisins deux ans et demi après avoir été battu aux dernières municipales par un parti d’opposition, Aprelu Yerkir. Il avait fait équipe avec un autre groupe politique dans une manœuvre controversée visant à empêcher Aprelu Yerkir de prendre la direction de la communauté rurale. Le leader du groupe devenait le dirigeant de la communauté sur fond d’allégations de jeu déloyal lancées par Aprelu Yerkir. Il devait céder ce poste à Gyulnazarian en début d’année en vertu d’un accord de partage du pouvoir conclu avec le parti de Pachinian.

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