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Un critique de la Russie à la tête l’autorité de régulation de l’énergie
Un membre du parti au pouvoir, le Contrat civil, qui a dénoncé le « néocolonialisme russe » en Arménie, a été nommé vendredi 15 novembre à la tête de l’autorité de régulation des services publics du pays.
Le gouvernement arménien a nommé Mesrop Mesropian au poste vacant de président de la Commission de régulation des services publics (PSRC), un mois après la démission de son prédécesseur, Garegin Baghramian. L’Assemblée nationale, contrôlée par le Civil Contract, a approuvé la candidature de Mesropian après un débat houleux.
Garegin Baghramian et deux hauts fonctionnaires chargés de l’énergie ont démissionné juste après que le premier ministre Nikol Pachinian a tenu une réunion d’urgence sur les coupures d’électricité en Arménie, qui sont devenues plus fréquentes ces derniers temps.
Ces démissions sont intervenues alors que les médias spéculaient sur le fait que le gouvernement de N. Pachinian pourrait faire pression sur le milliardaire russo-arménien Samvel Karapetian pour qu’il vende tout ou une partie de la compagnie nationale d’électricité, Electric Networks of Armenia (ENA), détenue par son groupe Tashir. Le groupe parlementaire de Civil Contract a alimenté ces spéculations en septembre lorsqu’il a organisé une audition parlementaire sur les coupures d’électricité.
S’exprimant au cours du débat parlementaire, une législatrice de l’opposition, Agnesa Khamoyan, a suggéré que le choix de Mesropian pourrait également faire partie de ces plans présumés. Elle a cité des déclarations anti-russes faites par le candidat sur les médias sociaux.
A. Khamoyan et une autre députée de l’opposition, Anna Grigorian, ont pointé du doigt le post Facebook de M. Mesropian, publié le lendemain du jour où N. Pachinian a tenu une réunion trilatérale à Bruxelles avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, en avril. Il a écrit que cette réunion annonçait « la fin de l’ère du néocolonialisme russe ».
« Avec de tels points de vue, comment allez-vous faire des affaires avec Gazprom ? lui a demandé M. Grigorian, en référence au géant russe de l’énergie qui fournit l’essentiel du gaz naturel à l’Arménie.
M. Mesropian a répondu qu’il ne pouvait pas ne pas tenir compte du fait que le gaz et le combustible nucléaire russes produisent environ deux tiers de l’électricité arménienne. Il s’est défendu de détester la Russie, affirmant qu’il avait fréquenté une école de langue russe et qu’il avait été élevé « avec des valeurs russes ».
« J’ai apprécié de passer mes vacances à Saint-Pétersbourg et à Moscou », a ajouté le nouveau président du PSRC.
Les législateurs de l’opposition ont également souligné les liens de M. Mesropian avec le parti de N. Pachinian, arguant que la loi arménienne interdit aux personnalités partisanes de diriger l’organisme de régulation. Le ministre de l’administration territoriale et des infrastructures, Gnel Sanosian, a déclaré à cet égard que M. Mesropian avait « gelé » son adhésion au parti.
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