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Le chef d’une région séparatiste de Géorgie se dit prêt à démissionner sur fond de manifestations
Le dirigeant pro-russe de l’Abkhazie, région séparatiste de Géorgie, a dit samedi être prêt à « démissionner » si les
manifestants acceptent de sortir du parlement, où ils sont entrés la veille pour protester contre un accord économique avec Moscou.
L’Abkhazie, petite région située entre les montagnes du Caucase et le rivage de la mer Noire, a unilatéralement déclaré en 1992 son indépendance, qui a été reconnue par Moscou mais pas par la quasi-totalité de la communauté internationale.
Vendredi, des manifestants sont parvenus à entrer dans le parlement et dans un bâtiment de l’administration présidentielle afin d’empêcher la ratification d’un accord permettant aux compagnies russes d’investir en Abkhazie. Ils ont notamment demandé la démission du dirigeant Aslan Bjania.
« Ceux qui ont tenté un coup d’Etat doivent libérer le complexe de bâtiments, après quoi je suis prêt à organiser des élections, prêt à démissionner », a déclaré samedi M. Bjania, selon les agences d’Etat russes.
Une dizaine de personnes ont été blessées au cours de la manifestation de vendredi.
Des manifestants avaient déjà bloqué cette semaine pendant quelques heures des ponts de ce territoire, autour de Soukhoumi, une ville de quelque 65.000 habitants, après l’arrestation de cinq opposants à l’accord avec Moscou, qui avaient finalement été libérés.
L’opposition redoute que cet accord signé fin octobre n’ouvre la voie à l’acquisition par des Russes d’appartements en Abkhazie, dans les nombreuses villes balnéaires sur la côte de la mer Noire.
La vente de l’immobilier résidentiel aux étrangers a été interdite en 1995 en Abkhazie, peuplée d’environ 240.000 habitants.
Le ministère russe des Affaires étrangères a dit sa « préoccupation » devant ces tensions, et regretté que l’opposition n’ait « pas jugé possible de résoudre ses différends avec le pouvoir légitime du pays par un dialogue civilisé et respectueux ».
A l’issue d’une brève guerre qui avait vu son armée entrer en territoire géorgien en 2008, Moscou avait reconnu l’indépendance de deux régions séparatistes frontalières de son territoire, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud.
La Russie y maintient depuis une présence militaire.
L’Abkhazie avait unilatéralement déclaré son indépendance de la Géorgie à la chute de l’URSS et l’avait défendue pendant une guerre contre les forces géorgiennes au début des années 1990, avec le soutien officieux de Moscou.
Moscou, 16 nov 2024 (AFP) –