Arsène Tchakarian vient de nous quitter à l’âge de 101 ans

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Photo prise le 24 avril 2018 à la mairie de Paris © Claire Barbuti.

Il était le dernier survivant du groupe Manouchian. Arsène Tchakarian vient de nous quitter hier à l’âge de 101 ans.

Né en Turquie, Arsène Tchakarian avait fui le génocide pour la Bulgarie, avant de s’exiler à Paris en 1930, où il devient maître tailleur. Alors qu’il participe aux manifestations du Front populaire et adhère à la CGT, il rencontre Missak Manouchian. Engagé dans l’armée française en 1937, il entre en Résistance en 1942 au sein du groupe des FTP Moi. Après les tracts, la lutte armée contre l’occupant Nazi.

Déraillements de trains, exécutions en plein jour, le groupe Manouchian se fait repérer. C’est un rendez-vous raté avec Olga Bancic, la seule femme du groupe, qui mettra la puce à l’oreille de Tchakarian. Il part se cacher à Bordeaux. Italiens, Grecs, Roumains, Arméniens, Espagnols, Français, Polonais… « Motivés par l’antifascisme, ces héros et martyrs avaient tous au cœur leur patrie d’origine et la France qu’ils voulaient libre ! », ont scandé les représentants de l’Association nationale des anciens combattants de la résistance en février dernier, alors qu’Arsène Tchakarian assistait à l’hommage pour ses frères d’armes de l’Affiche rouge à Ivry.

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Jusqu’au bout, l’homme d’exception continuera son combat et son travail de mémoire pour ne pas qu’on oublie. Devenu historien, il est membre de la commission des Fusillés du Mont Valérien et ne rechignera devant aucune conférence, aucune rencontre, aucune commémoration, motivé par l’idée que parler de son histoire est le meilleur moyen que de tels crimes ne se renouvellent pas.

Bardé de décorations après la guerre, il devra toutefois patienter jusqu’en 1958 pour être naturalisé français. Promu à titre exceptionnel officier de la Légion d’honneur en 2012, Arsène Tchakarian était père de six enfants.

Les hommages affluent aujourd’hui de la part d’élus communistes et socialistes. Sur Twitter, Ian Brossat (chef de file du PCF aux élections européennes et adjoint à la Maire de Paris, en charge du logement) salue cet homme qui « il était de ceux qui ne courbent jamais l’échine face à l’extrême-droite. Honneur à lui et à ses camarades de combat. « , alors que Luc Carvounas (député socialiste du Val-de-Marne) dit : « Cette figure de Vitry-Sur-Seine et symbole de la résistance restera à jamais en nos mémoires. J’ai eu la chance de le rencontrer et discuter avec lui. Un exemple pour les générations futures. Mes pensées vont à sa famille et ses amis. » «  Il n’a eu de cesse d’agir pour la reconnaissance du génocide et les droits du peuple arménien. Modeste et humble, c’est pourtant un grand homme qui nous quitte aujourd’hui que le Parti communiste est fier d’avoir compté dans ses rangs « , a réagi Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

Hommage également du président de la République française, Emmanuel Macron :

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